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Presque rien

Samedi 18 avril à 21h00 – Cinémathèque

Sébastien Lifshitz – 2000. France. 100 min.

Avec Jérémie Elkaïm, Stéphane Rideau

Deux jeunes. On pourrait dire que l’un est homosexuel et que l’autre n’en sait rien, ou n’en veut rien savoir. Ils se rencontrent et le passage à l’acte a lieu : presque rien, en somme – si ce n’est que ce « presque rien » est un basculement définitif et mortifère pour celui qui le vit…


Un film culte qui a marqué toute une génération d’homos…
En présence du réalisateur.

Coup de foudre

Samedi 18 avril à 19h00 – Cinémathèque

Diane Kurys -1982. France. 110 min.

Avec Miou-Miou, Isabelle Huppert

Lyon, années 50. Deux femmes mariées se rencontrent. Une amitié de plus en plus forte les unit.


Et lorsque l’une quitte son mari pour aller à Paris, l’autre fait de même et ma rejoint. Le regard aiguisé de la cinéaste construit le portrait d’une liaison qui, pour n’être pas sexuelle, n’en va pas moins au-delà des amitiés ordinaires.

Un classique, désormais, récompensé par le FIPRESCI au Festival international du film de Saint- Sébastien en 1983, le prix de l’Académie nationale du cinéma la même année, et une nomination aux Césars du meilleur film et du meilleur scénario en 1984.

Explicitement, Diane Kurys nous raconte l’histoire de sa mère. Autant dire que cela est mené avec un constant souci de vérité, et dans un respect total des personnes. Aucun des protagonistes n’est caricaturé, ni désigné comme coupable. Les événements s’enchaînent ainsi parce qu’ils sont logiques., et cette logique se fonde dès le début sur l’Histoire.

Reconstitution des années de guerre, le camp de Rivesaltes, la fuite en Italie, l’acte de résistance spontané au cours duquel Madeleine va perdre son amour. Reconstitution aussi de la vie quotidienne de la petite bourgeoisie des années 50, les rapports avec les enfants, le machisme ordinaire et inconscient, la conception du travail des femmes, les conventions sociales.

Justement, ce sont ces conventions qui vont voler en éclats avec ce « coup de foudre ». Oh, ce beau regard que pose Madeleine (Miou-Miou) sur Léna (Isabelle Huppert) lors de leur première rencontre ! À partir de là, une lente évolution va s’opérer, fondée certes sur l’ambiguïté de leur complicité de mères de famille et d’épouses plus ou moins fidèles. Mais l’émancipation de Léna, dans le sillage de Madeleine, va se faire parallèlement au développement d’une véritable histoire d’amour, qui est marquée par tous les topiques de l’histoire d’amour : le premier regard, la cristallisation, les projets, la séparation, les retrouvailles.

Elles ne se marièrent pas et avaient déjà des enfants…

OTTO, or up with dead people

Mardi 21 avril à 20 h30 – GOETHE-INSTITUT

Otto, c’est l’histoire d’un zombie un peu paumé qui au gré de ses errances croise la route  d’une réalisatrice lesbienne à l’avantgarde de la porno-révolution. Rien que ça.


Partant de ce scénario (avouons-le, assez déroutant), Bruce la Bruce construit une ouvre d’une force poétique rare, à l’esthétique à mi chemin entre le punk underground et les romantiques allemands, une réflexion sur la solitude et le désamour dans un monde anonyme, le tout sur un ton a la fois tendre et jouissivement provocateur.
Attention, interdit au moins de 18 ans

Crustacés et Coquillages

Dimanche 19 avril 20h30 à l´ABC

France – 2005 – 1h35mn

Vacances familiales dans une maison du bord de la Méditerranée. Tout serait bien classique si Laura, la fille
de 19 ans, n’attendait pas de son prochain voyage au Portugal des joies autres que touristiques.


Si Charly, le fils de 17 ans, ne semblait pas autant se préoccuper de son copain Martin. Si Béatrix, la mère, n’était pas
aussi sollicitée par son amant venu la rejoindre. Et si le père, Marc, ne perdait pas la boussole devant tous
ces chassés-croisés. Mais on cherche des solutions, on accepte, et on avance. Un film très gay.

Des acteurs épatants : Valeria Bruni-Tedeschi, Gilbert Melki, Jean-Marc Barr, Jacques Bonnaffé, dans cette réalisation de Ducastel et Martineau qui a décroché au Festival de Berlin 2005 le label Europa cinémas.

Premières images dignes d’une publicité où il ne manquerait que le chien : une belle maison provençale qui abrite les vacances d’une famille typique. Un couple parental qui s’enlace, des ados qui se chamaillent pour une chambre, la mère qui apaise le conflit, un problème de ballon d’eau chaude.

Puis les questions qui tuent sur la sexualité des enfants : Laura qui « part s’envoyer en l’air au Portugal », Charly est-il pédé ? Et c’est le départ d’une comédie débridée qui va se nourrir de malentendus et d’ambiguïtés, de chassés-croisés, de connivences, de répliques désopilantes. Des portes claquent, et les nuits sont agitées. On mange peut-être trop de violets et on prend beaucoup de douches. On tente de vivre cet « équilibre déséquilibré » que Béatrix ne réussit pas si mal, et qu’elle accepte pour les autres.

En tout cas, toutes les bonnes questions sont posées, et des réponses proposées. Une belle image que ce chemin vers la mer que Marc et Béatrix empruntent au matin d’une nuit de révélations. Et vive cette mère hollandaise qui a si bien enseigné la tolérance à sa fille, et la conclusion de Marc : il faut laisser faire la nature. Gai, très gay, ce film !

Ma vraie vie à Rouen

Dimanche 19 avril à 15h00 – ABC ALBAN MINVILLE

France – 2002 – 1h42mn

Étienne reçoit en cadeau une caméra numérique et va alors filmer sa vie à Rouen. Sa vie
d’adolescent avec sa mère, son copain, son prof ; sa vie de patineur artistique, ou d’amoureux
débutant.


Drôle de personnage que cette caméra omniprésente, qui capte des moments vrais et qui
induit des mises en scène, qui provoque des réactions gênées, agressives ou complaisantes de la
part de l’entourage, qui pousse Étienne à s’interroger beaucoup sur lui-même jusqu’à la découverte
de son homosexualité.

Le personnage principal de cette comédie, c’est indubitablement la caméra. Cette caméra que le héros (Étienne) reçoit en cadeau d’anniversaire et avec laquelle il va filmer les événements de sa « vraie vie à Rouen ». Tous les termes de ce titre sont pertinents :

« Rouen » : Étienne nous promène dans tous ses lieux de vie, le port, les rues, la librairie, le lycée, la patinoire, le parvis.

« ma vie » : il filme sa vie quotidienne de lycéen, de patineur, de fils, mais surtout celle des autres ; il capte (et favorise) l’histoire d’amour de sa mère avec Laurent, son prof ; il scrute (et vit par procuration) les amours tumultueuses de son copain Ludo, le tombeur de filles. Sa position d’observateur, en marge, va le conduire à s’interroger sur sa propre sexualité et progressivement c’est lui qui va se dévoiler, pour enfin passer à l’acte.

« vraie » : c’est le nœud de la question. Car qu’est-ce qui peut être vrai devant, derrière, ou avec une caméra ?

Il y a le documentaire reconnaissable des événements individuels ou collectifs de quatre saisons de l’année 2001-2002 : le passage à l’Euro, les Présidentielles, la manif du 1er mai, de même que la description de l’appartement, des jouets d’enfant, des rapports familiaux. La vérité aussi de la forme « imparfaite » qui intègre les loupés – mais jusqu’à quel point ? La vérité enfin de la naïveté d’Étienne, qui regarde le monde avec ses yeux tout neufs d’ado sincère.

Cependant les gens qui forment son entourage sont enrôlés malgré eux dans un film dont ils deviennent les personnages et les scénaristes, et ils vont tour à tour se prêter au jeu ou le rejeter. Vérité de la gêne, de la colère – quelle belle performance d’actrice de la part d’Ariane Ascaride que de savoir à ce point imiter la maladresse de la personne filmée ! Vérité aussi des mises en scène : on joue et on montre qu’on joue la scène de Noël, de l’anniversaire, de l’opéra. On refuse de se montrer nu, physiquement ou psychologiquement, mais la caméra traque. La caméra qui, par la bouche d’Étienne dialogue avec le personnage filmé, le convainc, le manipule.

De sorte que ce troisième film de Ducastel et Martineau nous offre l’occasion d’une réflexion utile sur l’image et le film, tout en nous tenant sous le charme de personnages touchants et vrais (oui, vrais, finalement !)

Nés en 68


Samedi 18 avril – 20h00 – ABC ALBAN MINVILLE

Ducastel et J. Martineau – France 2008 – 173 m

1968. Catherine, Yves et Hervé ont 20 ans, sont étudiants à Paris et s’aiment. La révolte du mois de mai bouleverse leur existence. Gagnés par l’utopie communautaire, ils partent avec quelques amis s’installer dans une ferme abandonnée du Lot.

L’exigence de liberté et la recherche de l’accomplissement individuel les conduisent
à faire des choix qui finissent par les séparer. 1989.
Les enfants de Catherine et Yves entrent dans l’âge adulte et
affrontent un monde qui en a fini avec l’idéologie…

Nés en 68 – O. D

En liten tiger (A little Tiger)

Vendredi 24 avril à 19 h 30 – UTOPIA

Anna Carin Andersson – Suède 2006 – 29 min. VOST

Simon a deux mamans. Elles s’embrassent quand les voisins ne regardent pas. Et quand on est différent, il faut déployer beaucoup d’efforts pour prouver qu’on est comme tout le monde.

La révolution du désir

Samedi 25 avril à 18 h30 – UTOPIA

Un film réalisé par Alessandro Avellis, co-écrit avec Gabriele Ferluga –  France – 2006 – 80’

« Femmes émancipées et homosexuels se donnent la main ». Cette citation savoureuse d’un Abbé homophobe résume cette reconstitution de la naissance du mouvement LGBT à l’aube des années 70.

A travers les luttes communes du FAHR et du MLF. Hantés par le souvenir de la silhouette énigmatique de Guy Hocquenghem et le charisme imperturbable de Françoise d’Eubonne, les acteurs de cette véritable révolution du désir nous livrent leurs témoignages.
Un documentaire exceptionnel, qui nous plonge, 40 ans après, dans cet état d’esprit contestataire, infiniment drôle et étonnement inventif qui est né dans le sillage de Mai 68 et de Stonewall.

The Times of Harvey Milk

Jeudi 23 avril à 20h30 – UTOPIA

Dirigé par Robert Epstein – États Unis – 1984

Documentaire, suivi d’un débat avec:

−    Anne Crémieux: Maîtresse de conférences à l’Université de Paris 10 Nanterre, Anne Crémieux est spécialiste en culture et civilisation américaine. Elle a publié sa thèse chez l’Harmattan – Les Cinéastes noirs américains et le rêve hollywoodien – et a réalisé plusieurs courts-métrages et documentaires.

−    Didier Genty: Président de l’association Arc-en-Ciel Toulouse, Didier Genty est très engagé dans la vie associative LGBT depuis des années. Il organise notamment des interventions pour favoriser l’information et la prévention en milieu scolaire.