L’Eveil de Maximo Oliveros

De Auraeus Solito, 2006, 100 min. VOST, Philippines.

Recompensé dans de nombreux festivals,

dont celui du Film International de Montréal 2005

Synopsis

Tourné à Manille en 13 jours et avec trois francs six sous, ce petit film philippin est une jolie surprise, portrait extrêmement attachant d’un gamin qu’on n’oubliera pas, en même temps que regard sans complaisance mais toujours chaleureux sur une société cahotique, croulant sous la misère et la corruption mais pétante d’énergie et de solidarité démerdarde.

Le Maximo qui s’éveille est un jeune garçon d’une douzaine d’années, joli comme un cœur, qui se verrait bien fille. Il faut dire que depuis la mort de sa mère, c’est lui la petite maman de la maisonnée, qui fait la tambouille, le ménage, le lavage et le repassage pour son père et ses deux frères, fort occupés à magouiller comme ils peuvent pour survivre. Maximo cultive donc à fond sa féminité, se farde délicatement les yeux, met des barrettes dans ses cheveux, porte des t-shirts moulants, des petits shorts très seyants, et n’aime rien tant que se livrer à de folles séances de travestissement avec ses copains qui partagent les mêmes penchants et qui ma foi ne sont pas rares… C’est la première bonne surprise du film : l’absence totale de misérabilisme et de pathos. Maximo est parfaitement intégré, son entourage accepte tout à fait ses côtés fille, les moqueries et les vexations sont très rares. Aucune surenchère quant à l’éventuelle homophobie ambiante… C’est d’autant plus rafraîchissant que ça doit correspondre à la réalité…

La vie somme toute bien réglée de Maximo va se trouver bousculée le jour où il rencontre Victor, un jeune policier tout frais nommé au commissariat du quartier. Le gamin flashe pour ce beau gars en uniforme, au regard doux, au sourire engageant, qui trouve le temps de lui parler, qui le prend au sérieux, lui dit des choses qu’il n’a pas l’habitude d’entendre. Le flic, lui, seul dans ce nouvel environnement, s’attache à ce mignonnet intelligent, qui a bien besoin d’attention et de conseils. Naît ainsi une drôle d’amitié, et sans doute même un peu plus : Maximo est amoureux de Victor, c’est sûr, comme on peut être amoureux à son âge ; Victor n’est pas insensible au charme androgyne de Maximo, c’est probable… Mais aucune dérive pédophile, le film évite haut la main cet écueil télé-réalité…

Le problème bien sûr, c’est que cette belle relation va souffrir de se trouver confrontée à la dure réalité : le père et les frères de Maximo vivent de combines largement hors-la-loi, Victor est flic, ça va forcément coincer…

leveil.2

Fiche Technique

Réalisteur : Auraeus Solito
Scénariste : Michiko Yamamoto
Genre : Comédie dramatique
Distribution :
Nathan Lopez … Maximo
Soliman Cruz … Paca
Ping Medina … Kuya Bogs (le frère de Maximo)
Neil Ryan Sese … Boy
Peter Anthony Tombasa … Peter

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